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Crise : inquiétudes sur le financement des PME

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A l’instar de la crise subie en 2008, des interrogations ressurgissent quant aux conséquences des soubresauts économiques et financiers actuels sur les entreprises.

« On voit des décalages d’affaires qui, il y a quelques mois, auraient déjà été signées. Des affaires qui se discutent mais qui ne se font pas », constate, dans le Journal des entreprises, le dirigeant d’Astellia, une firme spécialisée dans les télécommunications. Au-delà de l’attentisme dont semble faire part ses clients, son cours de Bourse – sur NYSE Alternext – a fortement reculé pendant l’été, provoquant un fort étonnement compte tenu des résultats financiers de la société.

Ces exemples se multiplient dans la presse. De nombreux chefs d’entreprise expriment leur inquiétude quant à l’avenir de leur structure, les premiers symptômes de cette nouvelle crise commençant à se faire sentir : doutes sur la consommation, éventuelles restrictions des conditions d’octroi de crédits, rallongement des délais de paiement, tendances incertaines en Bourse, où les introductions ont déjà connu un brusque coup d’arrêt depuis la fin du printemps. De grandes entreprises ont reporté leurs projets d’appel au marché : les PME ne sont pas les seules à ressentir ces effets.

Pour Frédéric Albert, directeur adjoint d’Opinion Way, « bien que jusqu’à présent leur activité ait été plutôt bonne, les dirigeants d’entreprises envisagent des jours très orageux ». Révélés par Challenges, les résultats de son dernier baromètre réalisé auprès des PME et des ETI sont alarmants : la confiance à six mois pour l’économie française a chuté de 35 points (22%), tandis que 47% des chefs d’entreprise interrogés dans ces catégories pensent que la crise se serait installée pour au moins deux ans. L’enquête sur le moral des ménages et des entreprises réalisée mensuellement par l’Insee laisse transparaître les mêmes sentiments, avec des indices particulièrement faibles.

Préoccupation numéro 1 : le crédit

Cette atmosphère particulière, emplie de doutes mais qui n’impacte significativement pas la consommation, ne se vit que dans ses aspects les moins réjouissants concernant l’accès au crédit des entreprises. Celles-ci évoluent dans un environnement contrasté : « plusieurs facteurs transitoires ont contribué à freiner l’activité. Les conditions d’une franche ré-accélération de la croissance économique ne sont pas réunies, mais celles d’un retour en récession non plus », observe, dans L’Entreprise, le directeur général de l’institut COE-Rexecode, Denis Ferrand. La dégringolade des valeurs bancaires et les tensions sur le marché interbancaire, si elles se confirment, pourraient être à même de provoquer un resserrement des conditions de crédit.

Si les banques ont tenu à rassurer leurs clients, les organisations patronales sont pour leur part sur leurs gardes. L’Union professionnelle artisanale souligne que « les crédits de faibles montants, souvent inférieurs à 25.000 euros, constituent le carburant des entreprises ». Le ministère de l’Economie rappelle qu’au mois de juillet, on relevait une croissance annuelle du crédit aux PME indépendantes de 4,8%. Le secrétaire d’Etat Frédéric Lefebvre a néanmoins enjoint les banques à « faire du financement des PME et des TPE une priorité majeure ».

Une mesure supplémentaire a été prise par le gouvernement, qui compte créer un guichet unique, étroitement lié à Oseo, destiné au renforcement des fonds propres des PME. « Nous mettrons en place d’ici la fin de l’année un guichet unique pour l’investissement en fonds propres en région qui coordonnera son action avec des collectivités territoriales », a confirmé le Premier ministre, François Fillon. « C’est une excellente proposition, directement inspirée de la page trois du projet socialiste », a d’emblée réagi Michel Sapin, secrétaire national à l’Economie du PS.

Dans ce contexte, nombreuses sont les entreprises à se serrer la ceinture. On perçoit ainsi un impact de cette politique par le prisme des voyages d’affaires, avec des chiffres en demi-teinte, et par les tourments manifestés par les professionnels de l’automobile. « En France, la réaction des entreprises – plus de 40% des achats de voitures particulières – suscite des inquiétudes. Car ce sont elles qui soutiennent le marché », témoigne dans Le Figaro Flavien Neuvy, en charge de l’Observatoire Cetelem de l’automobile. Ce secteur était déjà au cœur du précédent épisode d’une crise qui semble n’en pas finir.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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