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Belgique: la Flandre, le pays où l’économie fait bon vivre

3 min de lecture

Les entreprises flamandes ont crée 2.400 emplois depuis 2000… en Wallonie. Les données fournies par l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers sont formels: les transferts interrégionaux ne se limitent pas aux simples opérations de redistributions. Le chiffre démontre la force de l’économie flamande dans un contexte de tensions. Le Nord travailleur paierait-il trop pour un Sud peu enclin à se retrousser les manches ? Le cliché est en passe d’être modifié avec une économie wallonne en voie de redressement.

Le taux de chômage suffit à prouver la pertinence de l’économie flamande face au reste de la Belgique: en s’élevant à 4%, il s’affiche comme étant le plus faible du Royaume, et permet à la région d’être parmi l’une des plus dynamiques d’Europe. 18% en Wallonie, 22% à Bruxelles: question emploi, la Flandre fait figure d’exception au plat pays. La tâche n’est pourtant pas aisée pour les entrepreneurs, comme l’expliquait le 28 novembre dernier à Libération Xavier Baeten, professeur à la Vlerick School, première école de commerce de la région: « Le coût du travail est ici parmi les plus élevés d’Europe et la flexibilité peu développée dans des entreprises souvent familiales, aux méthodes de gestion traditionnelles. C’est un défi de rester compétitif dans ces conditions« . Pourtant, la Flandre compte deux fois plus de petits commerces et d’entreprises que la Wallonie. 35.000 nouvelles entreprises ont été crées au Nord en 2005 contre 14.000 au Sud.

Question richesse, un Flamand sur trois dispose d’une épargne de 50.000 euros, contre un sur cinq en Wallonie (GfK). Les dépenses se répartissent différement entre les deux populations: « les Wallons doivent consommer autour de 30 litres de vin par personne par an tandis que les Flamands sont à 20-22 litres« , indiquait récemment au Soir Stefaan Wauters, acheteur en charge du vin chez Delhaize. Question alimentation, pas de clivage mais des nuances. « Les Wallons ont un style de vie plus bourguignon, similaire à celui des Français. Ils aiment rester à table, jouir de la nourriture sans trop se poser de questions. Les Flamands sont plus réfléchis. Ils pensent davantage en termes de besoins nutritionnels et font attention à ne pas trop manger de viande« , explique l’organisme flamand pour la promotion des produits agricoles et de la mer. Les Wallons consomment 10% de poisson en moins que la moyenne nationale.

Cependant, que les Wallons ne se résignent pas: leur région abrite le Belge (Albert Frère), la province (le Brabant Wallon) et la commune les plus riches de Belgique !

Une clef économique: les transferts interrégionaux

Trois régions sont établies au sein du royaume: la Flandre, la Wallonie et Bruxelles-Capitale. La première peut se targuer d’afficher le taux de chômage le moins élevé et la plus forte contribution au PIB (57,3%). La seconde, touchée par la crise de l’industrie sidérurgique se redresse. La troisième fait l’objet d’un taux de chômage record (plus de 20%). Le « plan Marschall » adopté par les autorités wallonnes dans l’agriculture et la biotechnologie est censé permettre à la région de revenir sur le devant de la scène, en développant certains domaines porteurs. Les négociateurs flamands souhaitent, conformément à leur programme, étendre la régionalisation de certaines compétences au domaine économique. L’Etat risque-t-il de devenir une coquille vide au profit d’un plus fort fédéralisme ? La question est au coeur des tensions.

Concernant la Sécurité sociale, les transferts entre régions sont évalués, selon Le Monde, entre 2,3 et 3,7 milliards d’euros par an. Le Nord paierait-il trop pour le Sud ? Cette interrogation titille une partie des Flamands, le dynamisme économique de la Flandre rompant avec les chiffres du chômage affichés en Wallonie. En cas de scission de la Flandre, « les francophones doivent-ils craindre pour leur niveau de bien-être dans l’hypothèse d’une scission du pays? Prétendre le contraire serait naïf. La plupart des estimations aboutissent à une réduction moyenne des budgets des entités francophones de l’ordre de 20%.« , expliquait fin août le quotidien économique L’Echo.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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