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Tourisme: à qui profite la pluie ?

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La fréquentation des communes touristiques pâtit du mauvais temps. Les vacanciers déjà partis cherchent pour leur part à s’occuper.

L’été avait pourtant bien commencé pour le secteur du tourisme : des réservations au beau fixe, un contexte géopolitique incitant au repli sur des destinations plus proches, un regain d’intérêt pour le camping… C’était sans compter sur les intempéries, aussi fortes qu’inattendues.

Les professionnels subissent en premier lieu les désistements des touristes réservant à la dernière minute. « 60 % à 70% des touristes n’ont pas réservé à l’avance. Ils sont très dépendants de la météo. Cette semaine, il n’y a pas eu beaucoup de monde, et à partir de lundi prochain, on annonce une nouvelle vague de froid, ce qui va faire fuir les vacanciers », explique au Figaro Christophe Gérante, gestionnaire d’un camping dans le Finistère. Les établissements les mieux pourvus en mobile-home (25%) figurent parmi ceux qui s’en tirent le mieux, cette alternative à la tente permettant de limiter la casse.

Les températures devraient être, selon les dernières prévisions, inférieures aux normales de saison jusqu’à la fin de la semaine. « Sur une période de trente ans, on constate que le mois de juillet est légèrement plus chaud et ensoleillé que le mois d’août », rappelle au Parisien Frédéric Decker, prévisionniste chez MétéoNews. Conséquence de ce temps inhabituel, les vacanciers cherchent à s’abriter sans pour autant abandonner leur désir de loisirs.

Les musées enregistrent, de manière globale, une hausse de fréquentation. 30% de clients supplémentaires ont ainsi récemment découverts l’aquarium de Paris-Trocadéro, poussé par l’appétence d’un jeune public qu’il faut occuper durant ces périodes de grisaille. Même constat pour Océanopolis à Brest, pour le Musée de la Mer de Biarritz – où les entrées doublent par mauvais temps – ou encore pour la Corderie royale de Rochefort. A Lyon, l’Institut Lumière, consacré à l’invention du cinématographe, annonce des entrées en progression de 60% par rapport au mois de juillet 2010.

Les exploitants de cinémas sont également à la fête, avec une activité notamment soutenue par le dernier volet d’Harry Potter, film familial par excellence. La sortie de Cars 2, mercredi, devrait permettre de poursuivre cette dynamique vertueuse qui pourrait permettre de compenser, au moins partiellement, la fréquentation morose du printemps, engendrée par des conditions climatiques exceptionnelles. La sortie de blockbusters potentiels durant l’été constitue une stratégie qui, pour ce mois de juillet, s’annonce payante.

Les restaurateurs constituent pour leur part la profession la plus mitigée face à cette situation. A Guérande, en Loire-Atlantique, on souligne un regain d’appétit des clients face à la froideur du climat. « On a 40 couverts en plus chaque jour et le ticket moyen est passé de 15 € à 18 €. C’est très bien. Les clients se font plaisir », témoigne dans Ouest-France la gérante d’une crêperie. A Lacanau, en Gironde, le propos est radicalement différent. « On a 60 % de baisse d’activité, on ne sert plus que 25 couverts par jour, c’est dramatique. Avec ce qu’on a, on pourrait nourrir toutes les poubelles du département », observe une restauratrice dans Sud-Ouest.

Cette situation fait toutefois quelques heureux. « Au lieu d’aller au Touquet où ils ne pourront pas vraiment profiter de la plage, les Belges, par exemple, choisissent des destinations touristiques, avec des lieux à visiter, comme Arras », témoigne ainsi Cyrille Longuet, président des Club des hôteliers de la ville, dans La Voix du Nord.


Les aires urbaines aussi touchées

Principalement implantées en périphérie des villes, les bases de loisirs font également grise mine. Traditionnellement tirées par les centres de loisirs et les colonies de vacances, elles doivent affronter des conditions pour le moins rugueuses. A Cergy-Pontoise, en région parisienne, « c’est la plus faible fréquentation enregistrée au cours d’un mois de juillet depuis la création de la base de loisirs voici vingt-trois ans », selon Nicolas Cook, directeur (Le Parisien). La plage artificielle de Laon, dans l’Aisne, accuse aussi le coup avec 50% de baigneurs en moins par rapport aux derniers mois de juillet.

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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