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Le CAC au plus bas: les raisons d'une débâcle

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Mise à jour 10 juillet. En atteignant ce jeudi son plus bas niveau depuis juillet 2005, le CAC 40 a confirmé son rôle de baromètre des marchés financiers. L’indice phare de la Bourse de Paris, qui a perdu 24,3 % depuis le début de l’année, n’est pas le seul concerné par une crise qui trouve ses racines outre-Atlantique. L’Euro Stoxx 50, qui agrège les titres européens les plus importants, a reculé de près de 26 % depuis le 1er janvier.

La mise au grand jour, il y a un an, des dérives engendrées par l’utilisation de complexes produits issus des crédits et des difficultés d’établissements américains spécialisés dans les crédits immobliers à risque a fait office de détonateur. Il s’en est suivi une crise de confiance qui, même si elle a tendance à se résorber, montre toujours ses effets. « Les banques sont réticentes à se prêter entre elles malgré la publication de leurs comptes et la mise au jour d’informations sur leurs engagements des acteurs financiers dans les subprimes. Aujourd’hui, on est face à une crise de confiance plus qu’à une véritable crise financière« , indique au Point Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. Cette crise de liquidité est à l’origine des déboires de la Northern Rock, cette banque britannique qui avait frôlé la faillite fin août 2007, avec de longues files d’attente devant ses guichets.

A coups d’annonces et de déclarations plus alarmistes les unes que les autres, les inquiétudes des investisseurs ne devraient pas s’apaiser dans l’immédiat. « Je pense vraiment que nous devons faire face à certains problèmes très graves. En fait, les choses pourraient empirer« , a expliqué le directeur général de JPMorgan, Chase Jamie Dimon. Parallèlement à cette déclaration, les analystes de Wachovia ont indiqué que la banque d’affaires américaine Merrill Lynch pourrait procéder à cinq milliards de dollars de dépréciations d’actifs au second semestre. La firme envisagerait également de céder partiellement sa participation de 49 % dans un groupe de capital-investissement afin de récupérer de l’argent frais.

L’inflation au plus haut

Les craintes concernant l’inflation n’attisent pas uniquement l’inquiétude des banquiers centraux. Les investisseurs sont aussi atteints par la forte hausse des prix à la consommation, qui s’élève à 4 % sur un an dans la zone euro. Alors que la BCE vient de relever son principal taux directeur d’un quart de point, à 4,25 %, les marchés craignent l’apparition d’une spirale inflationniste qui frapperait à la fois les prix et, dans la foulée, les salaires. Cela pourrait alors éventuellement se traduire par une menace de stagflation, explique Mathieu Plane, à savoir un ralentissement du rythme de la croissance couplé à une importante inflation. La croissance est aussi au centre des interrogations sur les marchés. « Le deuxième trimestre sera autrement plus mauvais que ne le fut le premier trimestre« , a d’ores et déjà averti le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker.

Les récents records enregistrés par le baril de pétrole sont aussi une source de préoccupations pour les marchés. Ceux-ci suivent la chute du dollar, une baisse qui pourrait être amplifiée par la décision de la BCE de relever ses taux. Si les investisseurs tablent sur une poursuite de la crise de confiance dans le secteur financier, de nouvelles inquiétudes quant à l’inflation et de nouveaux sommets pour l’or noir, il y a fort à parier que le rebond tant espéré par les épargnants se fera encore attendre.

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