A La Défense, Liquid Corp exploite le Nodd, un bar qui se transforme, le samedi, en temple de l’électro. La programmation débute à 6 heures ou à 15h30. Pas déconcertant pour autant.
Un samedi du mois de mai, 15h30. Au-dessus du métro Esplanade de la Défense, à la proue du quartier d’affaires des Hauts-de-Seine, de la musique s’échappe – légèrement – du complexe de restaurants Oxygen, ouvert en 2019. Au Nodd, l’un des établissements, contrôle de rigueur (4 personnes se relaient pour la sécurité), droit d’entrée (20 euros) puis passage par le vestiaire. Car nous sommes bien en boîte, en plein après-midi.
“Notre club est une extension de ce qui peut se faire de bien en électro à Paris. Nous n’avons pas d’autorisation de nuit, donc nous organisons notre programmation jusqu’à 1h30. Lorsque de gros événements de la scène électronique ont lieu dans la capitale, nous nous calons sur les dates en ouvrant soit à 6 heures, soit dans l’après-midi. Certains visiteurs poursuivent leur nuit au Nodd, d’autres poursuivent leur week-end en nous rejoignant”, explique Lamine Diop, le régisseur général de l’établissement, dans le giron du groupe Liquid Corp, à qui l’on doit notamment les bars à cocktails parisiens Dirty Dick ou Moonshiner.
“Le public électro connaît bien la scène parisienne”
Deux samedis par mois en moyenne, le Nodd Club organise donc des événements en horaires décalés, qui réunissent jusqu’à 500 personnes par roulement. Le lieu bénéficie d’un accès direct en métro, le plaçant à 5 minutes de Paris; d’un grand hub de transports à une dizaine de minutes à pied, et d’une vaste terrasse avec vue sur l’Arc de Triomphe.
“L’électro permet d’attirer des clients qui ne vont pas spontanément jusqu’à La Défense, qui est un lieu de passage”, poursuit Lamine Diop, qui s’appuie sur un pool de 3 à 4 DJ résidents pour la première partie de l’après-midi, avant d’enchaîner avec des DJ internationaux en soirée. Après un timide démarrage, la salle commence à se remplir vers 17h30, tandis que des groupes discutent à l’extérieur. Se rendre dans un club en pleine journée n’a rien de saugrenu, se réjouit le manager : “après le Covid, ça a pris tout de suite; le public qui suit l’électro connaît bien la scène parisienne.”
Un lieu modulable

L’établissement (à gauche) se situe à la proue de La Défense.

Une terrasse surplombe la ligne 1 du métro, vers Paris.
L’espace à taille humaine du club, accompagné de baies vitrées, tranche avec le cadre traditionnel de la nuit. Un lieu délibérément modulable, puisque son emplacement permet d’en faire un bar ouvert en semaine de 17 heures à 2 heures, avec un DJ permanent, Guillaume Léna, à la programmation généraliste, le jeudi. En journée, le Nodd accueille des événements d’entreprises, pour des privatisations de type séminaires.
Lorsque la salle est en configuration club, “il faut un bon niveau de basses par rapport au niveau d’aigus, pour ne pas taper dans les oreilles. On effectue les réglages en fonction de chaque DJ et de la méthode en vinyle, digital ou en live”, précise Tommy, le responsable son du Nodd.
Un bar d’envoi
Et que boit-on au club ? Deux équipes se relaient derrière le comptoir. “La carte est pensée pour faire du bar d’envoi. Les cocktails sont assez faciles d’exécution, avec une base de citron et de sucre”, précise Vincent Pernon, le responsable du bar. Le gin tonic (très efficace) et le moscow mule constituent les best-sellers en matière de cocktails. De la bière Meteor (blonde, blanche, IPA) complète l’offre, augmentée ponctuellement de références craft. Les prix sont dans la moyenne haute (12 euros la pinte).
“Lorsque nous ouvrons le matin, c’est une extension de la nuit, donc le bar fonctionne aussi bien que le soir. Nous avons aussi des menus pour l’offre de la semaine, ou pour les événements corporate”, ajoute le manager. Des extras et des étudiants permettent d’assurer les services sur les différents créneaux horaires. Le temps de danser, de reprendre une bière aussi, et l’on replonge dans le métro. On a eu le temps de faire la fête sans subir les contraintes de la nuit.