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Bourget: le secteur aéronautique redécolle

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En sortie de crise, les entreprises du secteur comptent sur le salon du Bourget 2011 pour présenter leurs nouvelles offres. Les pays émergents s’affirment.

Selon PricewaterhouseCoopers, en 2010, le résultat opérationnel des sociétés aéronautiques a progressé de 19%, et le chiffre d’affaires de 2%. Particulièrement affectées par la crise, les compagnies aériennes ont entrepris un important redressement qui leur permet de planifier de nouveaux achats afin de renouveler ou d’élargir leur flotte. Boeing table ainsi sur plus de 33.000 appareils vendus d’ici à 2030, et a relevé ses capacités de production.

« Nous avons révisé à la hausse nos prévisions après avoir vu que le trafic mondial avait progressé de 8 % en 2010 après une baisse de 2 % en 2009. Il s’agit d’une vision à long terme qui montre que le transport aérien continue de croître malgré les crises », a indiqué le directeur du marketing de Boeing aviation commerciale, Randy Tinseth. La région Asie-Pacifique devrait représenter un tiers du volume des achats.

Louis Le Portz, commissaire général du salon, confirme au Figaro le poids croissant des économies émergentes : la réduction du budget alloué aux expositions des principaux leaders sera ainsi compensée « par la présence plus forte des nouvelles nations aéronautiques telles que le Brésil, la Chine, la Russie, la Corée ou encore la Tunisie et le Maroc, ainsi que des PME ». Embraer, Comac ou Sukoi constituent des sociétés avec qui il faudra compter à l’avenir, le duopole Airbus-Boeing (85% des livraisons estimées en 2030) étant tancé par ces entreprises aux fortes ambitions.

L’enjeu, pour ces firmes, est de sortir de leur marché national pour exporter leur savoir-faire, et de parvenir à lever les réticences liées aux dangers des coopérations technologiques ou à la sécurité des appareils. Le secteur aéronautique reste néanmoins dominé par les Etats-Unis et l’Europe, comme en témoigne le classement mondial des équipementiers établi par L’Usine nouvelle et le cabinet Roland Berger. Dans cette liste, les acteurs français figurent en bonne place : Safran et Thalès (8ème et 9ème sur 100) ainsi que Zodiac Aerospace (25ème) défendent les couleurs tricolores.

De nouvelles offres

Ces perspectives à la fois encourageantes et mouvantes pour le secteur poussent les poids lourds à affûter leurs armes. Airbus est ainsi en train de faire évoluer son modèle économique à travers la proposition d’une offre de services renforcée, dépassant son rôle de concepteur et de constructeur pour se positionner sur l’ensemble de la vie d’un appareil.

Interrogée par La Tribune, la société explique vouloir travailler avec les équipementiers sur cette démarche : « nous voulons passer des accords avec les équipementiers car cela n’a de sens que si on propose aux compagnies des offres globales de maintenance ». La maintenance, la réparation et la révision des appareils constitue un marché qui devrait progresser 3,7% par an dans les prochaines années, malgré la possession par de nombreuses compagnies de leurs propres équipes.

EADS n’en oublie pas moins de proposer de nouveaux avions, le projet ZEHST en constituant un volet spectaculaire. Capable de parcourir la distance Paris-Tokyo en deux heures et demie contre onze heures actuellement, l’appareil ne serait toutefois mis en service commercialement qu’en 2050. Les délais seront moindres pour le 747-8, l’avion le plus long du monde présenté par Boeing. Lufthansa devrait recevoir son premier exemplaire en 2012. Encore un peu de patience dans un univers en plein mouvement.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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