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3DonD veut devenir l’Uber de l’impression 3D

3 min de lecture

La start-up lyonnaise 3DonD lance un service de crowdsourcing dédié à la conception et à l’impression 3D à la demande.

Créé l’an dernier à Lyon, 3DonD met en relation des clients souhaitant imprimer des objets en 3D, des possesseurs d’imprimantes 3D et des designers. Son co-fondateur et chief commercial officer Timothée Lucenet-Perche répond aux questions de Business & Marchés.

Quel constat vous a incité à créer 3DonD ?

Lorsque nous avons démarré 3DonD, le constat que nous avons dressé était assez simple : l’impression 3D est une technologie révolutionnaire qui peut apporter beaucoup à l’industrie (que ce soit pour la production de pièces spécifiques, le prototypage, des maquettes d’architecture) comme aux particuliers (décoration, réparation d’objets cassés, coques d’iphones ou bijoux), mais elle manque d’accessibilité. Aujourd’hui encore, lorsqu’on entend parler d’impression 3D, beaucoup parlent de technologie du futur… en oubliant alors que c’est une technologie du présent.

Lorsque nous avons commencé nos recherches, nous nous sommes aperçus qu’aucune plateforme ne proposait de prestation complète autour de l’impression 3D personnalisée. Pour nous, la faille de cette révolution est là : il faut avoir des compétences en conception 3D pour créer un objet personnalisé.

Comment répondez-vous à ce problème ?

Pour permettre aux particuliers comme aux professionnels de produire des objets sur mesure en 3D, nous avons décidé de développer une plateforme de conception et d’impression à la demande. Pour les particuliers, c’est l’occasion de donner vie à leurs idées (idées de design, de figurines, de jeux 3D ou dans l’univers du bricolage). Les professionnels ont quant à eux l’occasion de créer de nouveaux produits en réduisant les délais ainsi que les coûts (objet publicitaire, prototypage, maquettes, petites séries d’objets personnalisés). A travers cette offre, nous visons à démocratiser l’impression 3D pour tous les publics afin de changer notre façon de produire.

Comment mettez-vous en relation les porteurs de projets, les clients, les possesseurs d’imprimantes 3D et les designers ?

Si nous parvenons à mettre en relation les différentes parties prenantes, c’est grâce à notre plateforme. Depuis le lancement de la première bêta fin novembre 2014, nous travaillons avec clients et professionnels dans un esprit de co-création, nous permettant ainsi de prendre en compte les différents retours de chacun. Sur la plateforme, chaque individu dispose d’un espace dédié, qu’il soit client, designer ou encore imprimeur. Nous voulons devenir « l’Uber » de l’impression 3D.

Comment sont sélectionnés les prestataires et de quelle manière vous assurez-vous de la qualité des objets fabriqués ?

Aujourd’hui, ce sont nos Operations managers qui sélectionnent les prestataires. Ils jouent également un rôle de conseil auprès du client en optimisant le choix des matériaux selon l’utilisation finale de l’objet souhaité. Une fois l’objet imprimé par un imprimeur sélectionné, celui-ci nous envoie plusieurs clichés de l’objet sous différents angles. Ce n’est qu’après validation de ces clichés que l’objet pourra ensuite être envoyé au client final.

Pour les imprimeurs et concepteurs 3D de notre communauté, nous nous présentons comme un apporteur d’affaires et leur donnons accès à un panel d’offre. Aussi, afin de rendre les échanges plus fluides et plus rapides, nous nous chargeons de leur présenter des offres qualifiées (pré-selection des offres en fonction du matériel possédé et des compétences), ce qui présente pour eux en plus d’un réseau, un gain de temps dans la considération d’une demande d’impression ou de conception, il n’y a plus qu’à exécuter.

Quels types de clients et de possesseurs d’imprimantes ciblez-vous ?

Notre objectif est la démocratisation de l’impression 3D, aussi nous n’avons pas de restrictions quant à nos clients, nous visons tous les publics des professionnels aux particuliers. Jusqu’à présent, nous avons autant pu noter des demandes orientées BtoB (objets publicitaires, prototypage, maquettes d’architectes, designers) que BtoC (création artistique, réparation de machines, meubles, coques de téléphone, pièces cassées, bijoux).

Concernant les possesseurs d’imprimante et concepteurs 3D, la force de notre service reposant sur le crowdsourcing, nous sommes ouverts à tout indépendant ou professionnel souhaitant rejoindre notre communauté et mettre à profit ses talents. Aujourd’hui, nous avons 80% d’imprimeurs professionnels, mais avec les évolutions technologiques et la démocratisation progressive de la technologie, cette tendance pourrait s’inverser dans les années à venir.

Quel est votre modèle économique et quels sont vos objectifs de développement ?

Notre modèle économique repose sur l’économie collaborative ou crowdsourcing. De cette façon, nous offrons la possibilité aux concepteurs, comme imprimeurs de mettre à profit leurs talents tout en étant rémunérés. Les concepteurs 3D peuvent ainsi enrichir leur portfolio et être rémunérés sur leur réalisations, quant aux imprimeurs, c’est pour eux un moyen de rentabiliser ou d’amortir leurs imprimantes. Grâce au crowdsourcing, nous pouvons offrir à notre client un large choix technologique et géographique pour leurs impressions 3D. Concernant notre développement, nous travaillons sur l’automatisation de notre process, et nous souhaitons ensuite nous étendre à l’étranger.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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