Entre compétitions sur scène et présentations de jeux made in France, la Paris Games Week a attiré 161000 visiteurs en 2025, en repli, dans un marché national en légère baisse.
Samedi 1er novembre, 14 heures. Pas de stars de la chanson ou de l’humour sur la scène du Dôme de Paris, dont les gradins affichent complet. Mais des équipes professionnelles de jeux vidéo, Lyost, Vitality, Karmine Corp et Gentle Mates, qui s’affrontent autour de “Rocket League”, un jeu ayant dix ans au compteur, dans une ambiance qui n’a rien à envier à celle des matchs de foot – supporters dans la salle et huées pour les écuries concurrentes. Bienvenue à la Paris Games Week, l’emblématique salon annuel du jeu vidéo, qui a fait peau neuve, du 30 octobre au 2 novembre 2025, qui a subi un sérieux lifting.
Recentrée sur les halls 1 et 2.2 de la Porte de Versailles, travaux obligent, la grand-messe des gamers a gagné en contenus avec l’ajout du Dôme de Paris, ayant permis de proposer des compétitions de e-sport certes, mais aussi un événement chaque soir, avec une billetterie spécifique, afin de toucher une clientèle plus familiale et de permettre aux visiteurs de passer une journée complète sur place. “Nous avons réalisé treize éditions de la Paris Games Week avec Comexposium. Nous avons lancé un appel d’offres, remporté par GL Events et Fimalac”, indique James Rebours, le président du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs, à l’initiative du salon.
Les difficultés traversées par le marché du jeu vidéo ne l’étonnent guère. “Dans la création et le développement, les années 2022 à 2024 ont été difficiles, mais moins en France que sur la zone nord-américaine. La période Covid a vu une forte augmentation du nombre de joueurs, ce qui a engendré beaucoup d’investissements, mais il y a ensuite eu une décorrélation entre les moyens financiers engagés et l’évolution du marché. Les éditeurs reviennent à des projets plus viables”, décrypte James Rebours. En 2024, le marché français du jeu vidéo représentait 5,7 milliards d’euros en 2024, en baisse de 5,3%. Le secteur emploie de 15 000 à 17 000 personnes, et génère 25 000 emplois indirects.
Des jeux made in France en développement
Parmi les jeux “made in France”, Wild Sheep Studio, basé à Montpellier (Hérault) développe “Adorable Adventures”, un jeu consistant à aider un marcassin à retrouver sa famille. Une “vieille idée” relancée en juin 2025, après un premier prototype il y a deux ans, et un redressement judiciaire qui a conduit l’entreprise à passer de 70 a 12 personnes.

Focus sur le jeu Oban, encore en développement.
A Marseille (Bouches-du-Rhône), Oxymore Interactive, un studio crée en mai 2025, se spécialise pour sa part sur les serious games. “Oban” est un jeu hybride entre les échecs et l’e-sport. “Senachess” mise sur la tactique rapide, tandis que “Labimaster” consiste en une descente infinie dans un labyrinthe 3D.
A La Ciotat, dans le même département, Atypique Studio mise pour sa part sur MixCity Swap, un jeu de cartes dont le système de pioche a été écarté au profit d’un remplacement de cartes à la volée. Les joueurs jouent en réseau, un contre un. La PME de 12 personnes recherche des investisseurs.
