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Vers des éclairages publics plus verts

2 min de lecture

Les diodes électroluminescentes, présentant de nombreux avantages énergétiques et économiques, s’installent dans les villes. Le produit est cependant amené à évoluer pour tenir compte de son usage urbain et des impératifs de recyclage.

Faire de Los Angeles la ville « la plus verte des Etats-Unis. Ce programme de rénovation est le plus ambitieux au monde jamais entrepris par une municipalité. Il devrait réduire nos émissions de gaz carboniques d’environ 40 500 tonnes par an, ce qui équivaut à retirer 6 000 voitures de la circulation » : les ambitions du maire de la métropole américaine en disent long sur la révolution verte que sont en train d’effectuer les communes, de part et d’autre de l’Atlantique. A Los Angeles, les 140.000 ampoules classiques seront progressivement remplacées, d’ici cinq ans, par des diodes électroluminescentes. Les lampadaires, qui donnent l’image d’un véritable damier dans la ville, ainsi que les feux de signalisation sont concernés. Lorsqu’elle aura remboursé son prêt, la ville devrait économiser 10 milliards de dollars par an : l’éclairage public pouvant représenter jusqu’à 48 % des dépenses municipales, l’investissement peut, au-delà des considérations écologiques, être bénéfique financièrement.

Cet exemple met en exergue le succès actuellement rencontré par les diodes électroluminescentes, au coût encore plus élevé que les traditionnelles ampoules mais dont la durée de vie est largement supérieure : de 10 à 12 en moyenne, contre de quatre à six ans pour les ampoules incandescentes. Selon l’Agence française de l’éclairage, les économies réalisées peuvent permettre d’affecter des pans entiers d’un budget à d’autres postes : pour 30.000 heures de lumière, le coût global est en moyenne de 228 euros pour une ampoule classique, contre 38 euros pour une diode. Même si leur efficacité énergétique et économique ne semble donc plus à démontrer, leurs ventes restent encore confidentielles : en 2008, sur 250 millions d’ampoules vendues, 80 % fonctionnaient à incandescence et seulement 0,4 % étaient des LED.

Les municipalités en première ligne

Séduites par ces arguments, et conscientes d’être pionnières, de nombreuses municipalités s’intéressent à cette forme d’éclairage. Plutôt que d’éteindre les lampadaires en plein milieu de la nuit, ce qui accentue le sentiment d’insécurité, elles comptent sur cette technologie pour résoudre leur équation économique et écologique. « Une lampe LED assure le minimum d’éclairage réglementaire pour la sécurité des piétons et des automobilistes ou cyclistes avec une consommation équivalente à 60 watts. Puis une autre lampe se déclenche grâce à un détecteur de mouvement au passage de quelqu’un », a expliqué la mairie de Toulouse suite à l’installation d’un dispositif innovant en la matière. En Moselle ou à Cagnes-sur-Mer, des initiatives localisées servent de tests préalables à un déploiement plus massif. Dans la commune allemande de Düsseldorf, ce sont 18.000 candélabres au gaz qui seront remplacés par des diodes. Pour financer ces changements, le recours aux partenariats public-privé n’est plus exclu afin de mettre en place et d’entretenir les nouveaux matériels.

Une étude réalisée par Nextgen Research table sur une croissance annuelle moyenne de 22 % par an pendant les cinq premières années ; pour l’éclairage public, la hausse devrait être de 14 %. Toutefois, des zones d’ombre subsistent. Les détracteurs des LED critiquent notamment la « froideur » de l’éclairage fourni par les diodes électroluminescentes. Mais les points les plus sensibles concernent le recyclage de ces lampes, aucune filière ne leur étant spécifiquement dédiée, ainsi que le processus de fabrication. Il n’en reste pas moins que l’usage de ces lampes devrait se développer avec l’arrêt progressif, dès 1er septembre, de la vente des lampes à incandescence en Europe. Afin de convaincre les plus réticents, le matériau même devrait prochainement évoluer avec l’apparition des OLED, souples : des murs ou des surfaces planes pourront regorger de lumière à moindres frais.

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Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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