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Nouveau coup de grisou à la Bourse

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Le pessimisme qui frappe les places financières européennes n’a pas épargné Paris, dont l’indice vedette, le CAC 40, a perdu le quart de sa valeur (plus précisément 27 %) depuis le début de l’année. Les signaux d’une reprise du marché, espérés il y a plusieurs mois, peinent à pointer leur nez, signe que les déboires notamment liés à la crise financière ne sont pas terminés. Jeudi 10 juillet, le CAC a atteint son plus bas niveau en séance depuis trois ans, et ce vendredi, il a réalisé sa plus mauvaise clôture sur la même période (-3,09 %).

Le CAC 40 a connu plusieurs crises depuis sa création en 1987, mais celle-ci brille par sa durée et le niveau d’incertitudes qui en résultent. « C’est la pétoche noire, on ne comprend plus« , indique à l’AFP un vendeur d’actions, soulignant l’atmosphère planant sur les marchés. Initiée à l’été dernier, la crise des subprime a agi comme l’élément déclencheur d’un mouvement baissier. Ces crédits hypothécaires immobiliers alloués outre-Atlantique à la frange la plus endettée de la population incarnent aux yeux d’un grand nombre d’acteurs les dérives constatées ces dernières années dans l’univers de la finance. Etranglés par la remontée des taux au bout de deux ans, les ménages ont montré des signes de défaillance, premiers points noirs pour les établissements de crédit concernés. L’affaire ne s’était pas limitée aux seuls Etats-Unis; les créances étant regroupées dans une société ad hoc qui en faisait l’acquisition en se finançant par l’émission de titres souscrits par des investisseurs. Il s’agit là du mécanisme dit de la titrisation.

Les difficultés d’établissements bancaires sont aussi au centre des préoccupations. Ce vendredi, à l’heure où nous écrivions (15 heures), le titre Crédit Agricole reculait de plus de 7 %, sur fond de tensions liées à la gouvernance de la banque verte. Rapportées par Le Monde, elles ont trait à la menace de démission du directeur général du groupe. Hier, l’attention se portait sur des établissements étrangers, et plus particulièrement américains. George W.Bush aurait demandé à ses conseillers de réfléchir à un scénario de crise dans le cas où deux établissements spécialisés dans les crédits feraient faillite compte tenu de leurs difficultés actuelles. Le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke et le Secrétaire général au Trésor Henry Paulson se sont prononcés en faveur d’une profonde réforme de la règlementation afin d’empêcher, à l’avenir, la reproduction d’une telle crise.

L’or noir capte aussi l’attention des marchés, tel un baromètre influant sur les décisions prises. Deux nouveaux records (146 dollars à New York, 147 dollars à Londres) atteints ce vendredi pourraient affecter les principales places boursières. La hausse des prix des matières premières, pétrole en tête, précipite l’inflation et incite donc les banques centrales à de potentiels resserrements monétaires, comme on a pu le constater la semaine dernière avec le relèvement du principal taux de la Banque centrale européenne. « En baissant leurs taux d’intérêt et laissant filer le dollar pour éviter la récession, les autorités monétaires américaines ont poussé les pays producteurs, payés en dollars, à relever leurs prix« , explique au Point Catherine Huguel, gérante d’Hugau Gestion. Un dollar faible facilite certes les exportations américaine, mais complique la tâche des pays producteurs de pétrole, Etats-Unis en priorité compte tenu du niveau de leur demande.

Dans ce contexte mouvementé, les semaines à venir s’annoncent déterminantes afin de jauger l’état du marché.

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