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Digitaliser les coiffeurs pour contrer l’ubérisation de leur métier

2 min de lecture
Connected Haircut

Avec Connected Haircut, Sena Vaudaux, consultante en digitalisation du commerce, veut fournir aux coiffeurs les outils numériques nécessaires face à l’ubérisation de leur métier.

Réinventer la coiffure, c’est possible, compte prouver Sena Vaudaux. Fondatrice de Shopper Connecté, une structure qui accompagne les marques autour de la digitalisation du point de vente, elle lance une nouvelle offre, Connected Haircut. Un serre-tête connecté, une application mobile et un miroir seront proposés aux salons de coiffure, « afin de les aider à contrer l’ubérisation de leur métier ». Le projet a été récompensé à la dernière Battle de l’innovation organisée par Cap Gemini.

Pourquoi souhaitez-vous digitaliser les salons de coiffure?

Sena Vaudaux − Je suis passionnée de longue date par le commerce connecté. J’imagine aussi des expériences augmentées, plus digitales. Chez le coiffeur, l’expérience client n’a pas changé : des magazines, des catalogues… La coiffure est un terrain de jeu extraordinaire : avec les objets connectés, on peut faire bouger l’expérience client : dans le salon, on vit un moment un peu unique, dans un showroom connecté, à un rythme événementiel. Le serre-tête connecté, l’accompagnement sur iPad – tous deux prévus pour être lancés à l’automne – ainsi que le miroir connecté pour analyser la morphologie de la personne sont autant de briques qui se parlent.

Quel est l’intérêt, pour les coiffeurs, de s’équiper?

Leur secteur d’activité est clairement affecté par l’ubérisation (coiffeurs indépendants), la coiffure à domicile devenant « glamour » grâce aux applis. Aujourd’hui, 22% des coiffeurs sont auto-entrepreneurs, ce qui pourrait affecter leur business. Il faut donc donner des outils aux coiffeurs traditionnels pour qu’ils puissent se réinventer. Il y a 53.000 salons de coiffure en France, à aider à continuer à se développer.

Quels sont les arguments supplémentaires pour les clients?

Le diagnostic capillaire a cette vertu d’amener les bons produits pour traiter les cheveux, potentiellement en partenariat avec les marques : cela peut être une aide à la vente. D’un point de vue client, peu importe le salon ou le turn-over dans un salon, je retrouve mon profil capillaire, avec un avis constant. Le fait de pouvoir essayer virtuellement des coupes de cheveux permet aussi de sonder ses amis sur les réseaux sociaux, et d’insuffler de l’innovation dans les salons.

Comment comptez-vous déployer l’ensemble des solutions?

J’ai prévu de développer l’ensemble du dispositif grâce à des levées de fonds, puis de proposer cette solution clef en main aux coiffeurs sous forme d’abonnement. Ma brique prioritaire est l’appli mobile, pour garder son bilan capillaire et la liste de ses produits, à commander sur un e-shop relié à chaque coiffeur sous forme de marketplace, ainsi que la prise de rendez-vous sur l’application avec les disponibilités de son coiffeur en temps réel. Le CRM est aussi accessible aux coiffeurs indépendants : au bout d’une période donnée, par exemple, il leur sera possible de relancer un client. Des tutoriels vidéos sont également prévus.

Quelles bonnes pratiques vous ont-elles inspiré?

Dans le secteur de l’habillement, dont Uniqlo au Japon, les miroirs permettent de visualiser tous les coloris d’une gamme ; Ralph Lauren propose à New York une aide à l’essayage en cabine, avec possibilité de prévenir le vendeur…  Il s’agit maintenant d’avoir une bonne approche sur le traitement de toutes ces datas récoltées afin de proposer des contenus et des services personnalisés et représentant une réelle valeur d’intérêt pour les shoppers. Peu importe le device et le canal, l’expérience client répond au même niveau d’exigence. C’est une exigence du commerce d’aujourd’hui qui sera le BA-BA du commerce de demain.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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