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Débat: la presse écrite à l'ère du numérique

4 min de lecture

Festival européen des 4 écrans (2/2). « Le numérique tuera-t-il l’écrit ?« : samedi dernier quatre professionnels du secteur débattaient sous la houlette d’Agnès Chauveau, directrice exécutive de l’école de journalisme de Sciences Po. Nous sommes dans une situation inédite, explique-t-elle, avec un double constat. D’une part, les journaux perdent des lecteurs et, d’autre part, l’usage d’internet croît à une vitesse record. En l’espace de quelques années, une foultitude de sites d’infos est apparue: soit des émanations de journaux existants, soit des pureplayers, sans oublier la blogosphère, avec laquelle les lecteurs peuvent interagir.

Dans ce contexte d’explosion de l’offre d’information numérique, la presse écrite est en difficulté. Pour Bertrand Pecquerie, président du World Editors Forum (un forum mondial de rédacteurs en chef), cela ne fait aucun doute, et plus particulièrement en France. Alors qu’au début du 20ème siècle, la France était en pointe dans ce domaine, avec une forte influence, elle se retrouve aujourd’hui en position de faiblesse à l’échelon mondial. Parmi les 30 premiers quotidiens européens, un seul est français (Ouest France). Dans l’économie de la presse écrite, la France ne pèse presque rien, et l’audience tend à décroître. La notion de presse représentant un public n’a guère plus de sens. Ce déclin provient, selon Bertrand Pecquerie, davantage d’une crise de l’offre que celle de la demande: on trouve 80 titres en France, contre 320 en Allemagne. Quant à l’influence de nos journaux en ligne, elle reste faible: le britannique The Guardian atteint 23 millions de visiteurs uniques par mois, soit l’équivalent de 12 titres français !

Bruno Patino, ancien président du Monde Interactif (Lemonde.fr), souligne que The Guardian profite de la langue anglaise. Nous avons vu quelque chose d’intéressant, explique-t-il, lors que l’élection de Barack Obama: des sites uniquement implantés sur internet ont dépassé, aux Etats-Unis, ceux des journaux tels que le New York Times. Depuis une dizaine d’années, on n’assiste pas à un phénomène de concurrence classique, mais de fragmentation générale. La poussée de l’internet génère une fragmentation des usages: on a pas le temps de tout « consommer ». La presse quotidienne a deux particularités: d’une part, elle est liée à un outil industriel. Les économies d’échelle proviennent des quantités qui augmentent. Or, le nombre d’exemplaires recule. D’autre part, cette crise touche des médias dont le rôle est d’aller chercher et mettre en exergue l’information: on touche là à l’intérêt général.

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